[Mission] Ultimes préparatifs

Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 30/05/2008

Petit à petit, les choses bougeaient dans le désert sans fin du Hueco Mundo. Depuis que la construction de Las Noches, l'immense palais blanc érigé entre les dunes, était achevée, le nombre de Hollows s'y rendant avait très sensiblement augmenté. Tous souhaitaient acquérir à leur tour cette puissance qu'on avait offerte à leurs congénères en les débarrassant de leur masque ; ceux-là se faisaient alors appeler "Arrancars" et prenaient forme humaine. Leur nature se mélangeait à celle des shinigami, leurs ennemis naturels dont aujourd'hui une poignée avaient pris en main les rênes de Las Noches. Officiellement, leurs intentions étaient de détruire la barrière séparant les deux races et, plus intéressant pour les monstres à la poitrine vide, de détruire le Seireitei. Nombreux étaient ceux qui avaient emboîté le pas au dénommé Sôsuke Aizen, lequel se trouvait désormais à la tête d'une impressionnante armée aux soldats forgés par ses soins. Il était monté sur le trône et tous venaient pour l'assurer de leur obéissance et de leur loyaulté, sincèrement reconnaissants de l'attention que leur portait leur seigneur.

Cependant, tous ne partageaient pas cet engouement pour le shinigami renégat. Hormis les Privaron Espada, qui eux, avaient de sérieuses raisons de lui en vouloir, bien que tous n'aient pas décidé de défier son autorité, il y avait aussi bon nombre de Hollows à qui le shinigami renégat n'inspirait rien de bon. Petit à petit, des groupes s'étaient formés, d'abord dispersés ci et là dans le désert, puis s'étaient ensuite rapprochés pour n'en former qu'un, une importante meute de Menos de divers horizons se gardant éloignés de Las Noches. Ceux-là, pour une raison ou pour une autre, refusaient d'avoir affaire aux shinigami : peur, défiance naturelle, fierté... Cela les avaient tous amenés à se rassembler aujourd'hui, au fond de ce que les monstres appelaient la "Grotte Profonde". Il s'agissait d'un long boyau d'une trentaine de mètres de largeur et beaucoup moins de hauteur, ce qui posait parfois problème à certains spécimens qui s'y déplaçaient ; il s'enfonçait loin sous terre et à vrai dire, personne n'en avait jamais atteint le fond. Il n'y en avait peut-être pas ; peut-être s'agissait-il d'un tunnel et qu'en poursuivant son chemin encore un peu, on trouvait une autre sortie ; peu importait. Pour l'heure, les Menos s'étaient réunis là où les parois rocheuses s'écartaient suffisamment pour leur permettre de tous tenir dans cet espace confiné.

Ils n'avaient pas de chef à proprement parler, plutôt un porte-parole : il s'agissait d'un des plus vieux Adjuchas présents. La puissance de ce Menos n'était pas la plus écrasante qu'ait abrité le monde creux, mais son évolution n'avait pas encore été stoppée et sa force n'avait pas encore atteint ses limites. Son corps humanoïde ne mesurait pas loin de trois ou quatre mètres et il se tenait voûté, laissant ainsi ses très longs bras osseux traîner à quelques centimètres du sol ; sa colonne vertébrale était protégée par une épaisse plaque d'os de laquelle émergeait, à la base de sa nuque, une seconde colonne rapidement séparée en trois : chacune de ces "queues" était d'un rouge pâle et ne paraissait pas avoir beaucoup de consistance, mais mieux valait ne pas s'y fier. Ceux qui n'avaient pas fait montre de suffisamment de prudence avec cet Adjuchas, s'ils n'étaient pas morts, arboraient aujourd'hui les cicatrices des terribles brûlures qui leur avaient été infligées. Chacune de ces queues étaient, en fait, hautement corrosives et ce Menos lui-même devait les manier avec précaution. Au repos, il les rentrait dans sa colonne vertébrale externe, mais le reste du temps il les faisait onduler autour de lui.

Ce jour-là, en dépit du peu de place dont la meute disposait, ses queues vaporeuses s'agitaient nerveusement autour de lui, obligeant les Hollows les plus proches à reculer ou à protéger leur masque de leurs griffes. Le chef des Privaron, l'ancien Primera Espada, n'allait pas tarder à les rejoindre en compagnie de ses pairs afin de régler les derniers détails avant le grand départ. La rébellion contre l'actuel seigneur de Las Noches avait été organisée avec eux, aussi attendaient-ils le signal de ces Arrancars déchus pour lancer l'assaut.
Sentant une nouvelle énergie spirituelle s'approcher, le Menos tourna sa tête pointue, posée au bout d'un cou bien trop long pour appartenir à un être humain, vers le tunnel par lequel tous étaient entrés.

« On vous attendait, » dit-il sans plus de formalités mais avec un léger acquiescement, l'étiquette n'étant pas son fort.

Ses queues fouettèrent l'air, manquant décapiter de peu trois de ses sbires, alors que ses yeux restaient fixés sur le nouvel arrivant. Ce n'était pas la première fois que Picazo rencontrait cet individu, mais cela lui faisait toujours le même effet : un délicieux frisson d'excitation face aux promesses de renouveau qu'il portait en lui.

Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 30/05/2008

Il progressait lentement, s'approchant d'eux inéxorablement au fil d'un pas lent et empreint d'un calme souverain. La prestance et la sérénité qui se dégageaient de son être n'avaient d'égal que son aura, dont la seule présence autours de sa silhouette fine suffisait à parcourir la meute en présence d'un frisson d'effroi. Tous autant qu'ils étaient, les menos qui se tenaient là ne pouvaient que reconnaître la supériorité écrasante de cet être dont la seule proximité suffisait à les soumettre à lui. Privaron Primera Espada. Un titre ô combien ronflant qu'il avait toujours déprécié au plus haut point de par la singularité qu'il signifiait. Ce rang qui lui valait d'être considéré au-dessus des autres, comme s'il était supérieur à tous, qu'il surpassait ses frères et soeurs. En bref, un signe de supériorité qui lui déplaisait au plus haut point. Lui qui avait horreur de sortir du lot, il allait sans dire que ce genre de considération l'horripilait. Néanmoins, pour l'heure, cette notoriété lui assurait sa place de dirigeant des cohortes qui ne tarderaient pas à se ruer à l'assaut de Las Noches pour renverser celui qui s'en était autoproclamé maître. Il n'aimait certes pas être vu différemment des autres, mais cela lui assurait un respect de sa force et par extension de sa position au sein de cette rébellion. Il était nécéssaire qu'elle ait un leader, et il avait bien entendu fallu que cela retombe sur ses frêles épaules de par le grade dont il avait été déchu. En tant qu'ex-Primera Espada, l'arrancar était le mieux placé pour assumer la tête de ce mouvement contestataire; aussi s'y était-il retrouvé bon gré mal gré, dans le but de libérer ses pairs du joug établi par Aizen afin de retrouver les temps anciens que le shinigami exilé avait balayé d'un revers de la main lors de sa venue.Sa silhouette fine et svelte, ainsi que son allure fragile et androgyne, étaient loin de permettre à qui que ce soit de présumer de son incommensurable pouvoir par sa seule apparence. Qui eut crû que derrière ce physique fragile se dissimulait un pareil potentiel?

Les amples pans de sa tenue incolore battaient au gré du vent, supportant le souffle de celui-ci qui les gonflait lors de l'avancée de l'ex-Vasto Lorde. Le souffle d'un vent de révolte venait cingler son visage, agitant ses mèches brunes tandis que ses prunelles d'azur luisaient dans la pénombre de la grotte où les légions rebelles avaient trouvé refuge sous l'égide des quelques anciens Espadas s'étant réunis sous la bannière de l'ancien Primera. Un chef pour les commander tous. Le meilleur d'entre eux. Et tous ensemble, ils avaient bien dans l'intention de renverser Aizen et le règne qu'il avait instauré, balayant sa suprématie pour réimplanter le système en vigueur alors qu'ils n'avaient même pas idée de l'existence de celui qu'ils voyaient aujourd'hui comme un véritable dieu. Et Cirruelo -car c'était ainsi qu'il se nommait- n'aurait de cesse de faire choîr cet usurpateur et de détruire le trône qu'il s'était forgé par son ascendant sur eux tous. Le Hôgyôku... C'était ça qui avait définitivement assis son règne sur le Hueco Mundo. Cet artefact dont l'ex-Primera avait également bénéficié, ses effets miraculeux portant à leur paroxysme les capacités de ceux qui se voyaient exposés à son pouvoir. Et cette force titanesque qu'il avait reçue des mains-même d'Aizen, il comptait bien les retourner contre lui. Il comptait bien prendre la tête du faux Dieu lui-même, peu importe s'il devait en périr. À quoi bon la vie, si elle est éternelle? Il releva légèrement la tête en percevant la voix proche d'un des menos, chargé de superviser la coordinations de ses semblables qui se tenaient prêts au creux de cette obscure cavité. Les yeux bleus de l'arrancar percèrent la pénombre pour survoler l'espace d'un instant les hordes de créatures en présence non sans une certaine satisfaction. Il était loin d'être seul à vouloir faire tomber Aizen, et cela le rassurait. Il savait qu'il ne marchait pas seul.

¤ Les autres sont déjà partis, ça va être à nous. Combien sommes-nous? ¤

Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 30/05/2008

L'Arrancar était arrivé. La plupart des Hollows s'écartaient sur son passage, formant ainsi une haie d'honneur jusqu'à coeur de leur repère ; certains le faisaient par respect, parce qu'ils reconnaissaient son autorité, d'autres se contentaient de mettre en pratique leur instinct de survie en évitant de se mettre sur son chemin. L'Arrancar s'avança jusqu'à Picazo, lequel l'avait déjà salué à sa façon. De toute façon, le nouvel arrivant n'était pas plus porté que lui sur la politesse, puisqu'il commença par lui demander :

« Les autres sont déjà partis, ça va être à nous. Combien sommes-nous? »

Sa voix était calme et il n'avait pas parlé spécialement fort pour s'adresser à lui. Cela ne devait pas l'intéresser que les autres monstres présents puissent suivre la conversation : que leur représentation entende sa voix était bien suffisant. Picazo soutint le regard de l'ancienne Primera. Ses yeux bleus reflétaient une certaine satisfaction : savoir combien ils étaient réellement était superflu, il avait bien vu qu'ils étaient nombreux à le suivre. Néanmoins, Picazo lui répondit pour la forme.

« Ici, au moins une centaine, mais d'autres de nos frères et soeurs attendent notre signal dans le désert. »

Le gros de leurs troupes n'était pas rassemblé ici, l'espace de la caverne ne le permettait pas. Seuls se trouvaient ceux qui avaient voulu être présents à l'arrivée de la Privaron Espada. Le spectacle était sans doute moins impressionnant qu'ils l'auraient crû, mais voir de près celui qui allait les commander restait une bonne chose. Ils savaient à qui ils auraient affaire. Cet Arrancar ne les avait pas jaugé avec mépris, alors que son évolution était bien plus avancée que la leur, mais il n'avait pas encore fait étalage de sa puissance, aussi sa fine silhouette, à leurs pieds, leur paraissait-il bien chétive comparée à leur taille souvent imposante, à leurs armes naturelles, leurs griffes, leurs serres, leurs cornes ; certains plus intelligents que d'autres sentaient bien que le reiatsu en face d'eux était savamment contrôlé, mais d'autres commencèrent à s'agiter ; un murmure parcourut l'assemblée des monstres, grondement sourd qui se répandit jusqu'aux derniers rangs. L'un des Hollows fit un pas en avant, son masque fendu d'un sourire dédaigneux.

« C'est tout ? » fit-il en désignant l'Arrancar d'une patte griffue.

Laquelle patte toucha presque aussitôt le sol avec un bruit mou, séparée du reste du corps. Une odeur de chair calcinée remplit l'air confiné de la grotte : le membre sectionné grésillait encore légèrement, noirci à l'endroit où il avait été brûlé. Le Hollow poussa un cri de douleur, vite réprimé quand il s'aperçut que les queues pourpres de Picazo ondulaient très près de lui.

« D'autres objections à formuler ? demanda l'Adjuchas d'un ton agacé, Il y en a d'autres qui veulent remettre les unijambistes à la mode ? »

Personne ne lui répondit. Il était clair à présent que, s'ils partageaient tous un but commun, l'autorité restait l'exclusivité de quelques rares individus. Toute autre inconvenance serait à l'avenir sanctionnée.
Picazo reporta son attention sur l'ancienne Espada. Il ne fallait pas qu'il croie que la débandade régnerait dès qu'ils auraient lancé l'assaut : la plupart des Hollows nétaient pas spécialement intelligents, mais ils resteraient obéissants.
Ou ils seraient réduits en cendres, le choix était entre leurs mains.

« Quels sont vos ordres, alors? » reprit Picazo en tortillant sa tête vers l'ancienne Primera.

» Ordre de mission [Ukitake]